L'église St Jean Baptiste

L'église St Jean Baptiste
Photographie aimablement prêtée à la commune par M Frédéric Ferranti (*)
Un grand merci à Vincent Matéos pour la rédaction de cet article et pour son amabilité.

Parmi les édifices publics les plus significatifs réalisés par l’architecte Léonce Léglise, se distingue l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste.
Ancienne église

À l’origine, une église primitive, possession de l’abbaye de Saint-Sever, avait été érigée au XIe siècle, puis rebâtie un siècle plus tard. Délabrée pendant les guerres de religion, puis essuyant les révoltes de la Fronde, l’église ruinée fut restaurée en 1856 par l’architecte Jules Sibien. Mais elle s’effondra en le 2 mars 1928. Les travaux de reconstruction furent alors confiés à Léonce Léglise – le bien nommé, en la circonstance –, assisté de Franck Bonnefous. Les travaux furent achevés en 1930, comme l’atteste une inscription peinte dans le clocher.

Signature

Saint-Jean-Baptiste fut le premier édifice religieux landais entièrement construit en béton. Si les murs extérieurs furent recouverts d’enduits, les parois intérieures laissèrent le béton apparent. L’architecte proposa, dès 1928, trois projets successifs : le premier était assez conforme au bâtiment d’origine ; pour le second, il avait notamment prévu une rosace en façade ; enfin, sur le troisième, qui donnera sa silhouette définitive au bâtiment, apparaissent une tour-clocher plus élancée et une façade moins massive. Dominée donc par une tour de plan carré et couverte de tuiles, l’église présente un portail néo-roman à voussures.

Plans LL

Au-delà de l’innovation du matériau, choisi sûrement pour des raisons d’économie et d’efficacité (le chantier sera achevé en douze mois), l’édifice reste conforme, par son plan et ses structures, à une église traditionnelle : il est constitué de trois vaisseaux de quatre travées qui sont séparés par des arcs en plein cintre conduisant au chevet, flanqué de deux sacristies. De toute évidence, le maire, qui avait réclamé le classement de l’église avant son effondrement, ne demanda pas à son nouvel architecte de créer une église moderne. Pour le décor intérieur, la présence d’un autel en marbre du XVIIe siècle, entouré de deux anges adorateurs, (provenant de l’ancienne église), attribué aux frères Mazzetti – de même, les peintures murales du chœur (anonyme), les verrières néogothiques réalisées par les ateliers bordelais Dagrant (camarade de l’école des beaux-arts de Bordeaux que fréquentera Léonce Léglise de1891 à1897) restent dans la grande tradition du XIXe siècle. Cependant, quelques éléments, comme la mosaïque du tympan de la façade (Anselme Foscato, vers 1930), les vitraux des collatéraux ou le Chemin de Croix sur plaque émaillée (confiés à la maison Dagrant fils), ainsi que plusieurs projets de mobilier – chaire, bénitier, fonts baptismaux, tous dessinés par l’architecte – relèvent d’une esthétique plus épurée, caractéristique de l’Art déco. Ainsi, afin de répondre aux exigences de la commande, Léonce Léglise dut modérer ses velléités de modernité pour composer avec les éléments récupérés de l’ancien édifice.

L’église de Brocas-les-Forges sera inscrite au titre des monuments historiques le 6 août 2013.

(*) Pour plus d'informations sur le travail de M Ferranti, Just a Pics, vous pouvez consulter son site ici ou sa page Facebook .